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Fête, mémoire et autonomie

Les « Jeux et théâtres », pragmatique rituelle comme politique dans un carnaval maya zapatiste.
Rencontre le 24 mai, à 19h au Théâtre de l’Échangeur.

Les Jeux et théâtres, pragmatique rituelle comme politique dans un carnaval maya zapatiste.

Les « jeux et théâtres » ainsi nommés par les acteurs d’un « carnaval » maya, appelé en langue Tsotsil, k’in tajimol (les jeux du soleil), dans une commune autonome zapatiste du Chiapas, étaient une réponse au besoin de vivre, dans un endroit dépourvu des ressources minimales où se trouvent des camps de personnes déplacées par une guerre dite de « basse intensité ».

La fête, en tant que rituel et réactualisation de la mémoire, était aussi une réponse à la répression et à l’intense para-militarisation de la commune. Ici la fête a transporté avec toute sa force historique une sorte de « magie de la transformation » à partir d’une crise de la présence pour métamorphoser des lieux vides en espaces habités en les remplissant d’âmes (chuelal et wayjiletik), donnant à nouveau un sens à la vie quotidienne quand « nous pensions que nous avions tout perdu ».

La construction de l’autonomie des peuples rebelles zapatistes au présent, s’ajoute à une histoire ancienne conservée au travers des pratiques ancestrales, comme c’est le cas avec le k’in tajimol.

Il n’y a pas de passé qui ne se perpétue pas dans un présent donnant du sens à la construction des personnes et des communautés, indigènes et non indigènes, qui luttent pour continuer à vivre dans les différentes géographies du monde.

Rocío Martínez, dite Ts’ujul, est historienne de l’art mésoamérindien à l’Universidad Nacional Autónoma de México. Elle est docteure en anthropologie sociale à l’École de Hautes Études en Sciences Sociales.
Depuis 1993 elle participe à différentes recherches portant sur les processus de création et les productions artistiques de la Mésoamérique, en particulier à l’étude des peintures murales de Bonampak (forêt de Lacandona). Elle s’intéresse particulièrement à la période classique maya, et aux passages entre le passé et le présent de la fête comme rituel chez les peuples maya tsotsil dans les Montagnes du Chiapas.

Actuellement elle est professeure à la Faculté des Sciences Sociales de l’ Universidad Autónoma de Chiapas, au Mexique.

Elle participe aux séminaires de l’Université de la Terre, à l’espace des femmes Sexta-Jovel a San  Cristóbal de Las Casas et au collectif Batsilk’op qui a édité avec El Rebozo Palapa Editorial, le travail de recherche qui fera l’objet de son intervention.

Rocío Martínez Ts’ujul, Fiesta, Memoria y Autonomía. El K’in Tajimol (Los juegos del sol)
Município Autónomo Zapatista de San Pedro Polhó, El Rebozo Palapa Editorial et Editions Bats’il k’op. San Cristóbal de las Casas, 2021.

Pour accéder au livre, ici

L’édition de ce livre s’est accompagnée de la production d’un film documentaire:
K’in tajimol en el Município Autónomo de Polhó, coédité par CD FILMS Paris et Bats’il k’op San Cristóbal de Las Casas (version français et espagnol), 2006-2014.

Rencontre au Théâtre de L’Échangeur, à 19h.

59 avenue Général du Gaulle, BAGNOLET. Métro Gallieni. Ligne 3.

Réservations 01 43 62 71 20, reservation@lechangeur.org