Dans l’époque d’implosion des institutions pastorales que nous vivons, il n’est peut-être pas complètement inutile de faire entendre des voix dissidentes qui ne veulent s’aligner ni avec les tentatives de restauration de l’institution psychiatrique ni avec
les politiques managériales qui la conduisent à son effondrement. Avoir des perceptions claires dans ces temps d’extrême confusion, nous impose peut-être un certain nombre de renoncements pour que du nouveau puisse advenir. Ou pour le dire avec les mots de Gilles Deleuze : « Si bien que la perception n’est pas l’objet plus quelque chose, mais l’objet moins quelque chose, moins tout ce qui ne nous intéresse pas ». Et si la psychiatrie ne nous intéressait plus?
Ce texte propose quelques hypothèses sur ce que pourrait devenir une écologie des pratiques de soin.
psychiatrie
15 décembre 2022 Underground Psychiatry organise une journée de conférences autour des usages des médicaments psychotropes, le pouvoir médical prescripteur, des protocoles de réduction de la consommation et des sevrages.
Cette journée sera animée par un panel de chercheurs, professeurs et usagers étrangers et français qui travaillent sur ce sujet.
Rencontre avec les Éditions Météores
Le 3 décembre, à 19h au Pianocktel à Bruxelles, sera l’occasion de discuter du projet éditorial des Éditions Météores et des projets en cours menés par certain.es d’entre nous. Mais aussi de revenir sur l’actualité du livre de Josep Rafanell i Orra « En finir avec le capitalisme thérapeutique », avec des personnes dont le travail (social et de recherche) a été marqué par les propositions de ce livre aujourd’hui réédité. Occasion encore de nous attarder sur les manières dont ce travail s’articule avec le chantier en cours des Communaux autour du soin.
Ensuite nous continuerons la soirée au CHAFF !
A l’heure où la biopolitique parachève son emprise sur nos existences, la situation que connaît la psychiatrie nous apparaît être un cas paradigmatique : alors qu’elle prétend se désinstitutionnaliser, la psychiatrie – qu’il s’agisse de son institution et son en-dehors – n’a probablement jamais autant été à l’avant-garde de la biopolitique.
Il est devenu assez courant d’effectuer des recherches sur la virtualisation du travail. Il l’est un peu moins que ces recherches s’effectuent à partir du savoir des travailleurs. Qu’elles prennent en compte les différentes dimensions de ce savoir. Le savoir « professionnel » : la manière de soigner un patient, de nettoyer des bureaux, de conduire un train. Le savoir « syndical » : comment défendre ses droits, comment en acquérir des nouveaux, comment contrer une hiérarchie. Le savoir « d’expérience » : les savoirs acquis avec le temps, transmis entre pairs, la manière dont le corps est affecté par une manière de travailler. Toutes ces dénominations sont approximatives et la séparation entre ces savoirs assez artificielle, c’est peut-être une des données du problème…