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Séminaire du 11 mai 2022 – Soigner les liens, soigner les lieux, soigner les mondes

Le contexte de pandémie dans lequel nous vivons depuis trois ans a ramené au devant de la scène politique les enjeux liés à la mort et à la souffrance psychique. Comment penser et mettre en œuvre des politiques de soin alternatives à la gestion biopolitique de masse ? Comment penser des pratiques qui ne soignent pas seulement des individus mais aussi des liens et des lieux, conditions de possibilité d’un faire commun terrestre à inventer ?
La rédaction de Terrestres
19 avril 2022

Pour cette séance du séminaire Devenirs Terrestres, nous invitons différent-e-s personnes qui contribuent à inventer des pratiques de soin mettant en jeu le collectif, les liens et les lieux : Josep Rafanell i Orra (psychologue et psychothérapeute), Réseau Psypsy de la montagne limousine, Barbara Glowczewski (anthropologue).

Mercredi 11 mai 2022 – 17h30-20h30 à La Parole Errante (9 rue François Debergue, 93100 Montreuil)
Entrée libre – Pas de visio-conférence ni d’enregistrement – Inscription nécessaire ici.

Présentation de la séance

Le contexte de pandémie dans lequel nous vivons depuis trois ans a ramené au devant de la scène politique les enjeux liés à la mort et à la souffrance psychique. Face à cette situation, les réponses apportées par le gouvernement français relèvent moins d’un soin collectif que de la gestion biopolitique d’une santé de masse. Au lieu de considérer les causes qui ont provoqué la pandémie (un système économique mondialisé et une exploitation sans limite des ressources naturelles) et de soutenir des politiques de proximité, l’État semble profiter de la situation pour réaliser son projet de transformation néolibéral de la société. Non seulement il abandonne intentionnellement le système de santé public mais multiplie les mesures d’individualisation, de contrôle et de répression, transformant la distanciation physique en distanciation sociale, générant méfiance, colère et frustration, se délestant de sa responsabilité politique par une responsabilisation culpabilisatrice des individus. L’irruption de la Covid 19 n’est donc pas seulement la cause d’une « crise sanitaire », elle est aussi devenue le signe d’une crise politique et, de manière plus profonde, d’une difficulté à penser le « corps collectif » et le « faire communauté ».

Les questions qui se posent alors sont : comment penser et mettre en œuvre une politique qui prenne soin des êtres et des relations ? Comment prendre en charge, collectivement, les souffrances psychiques qui accompagnent et parfois traduisent les souffrances physiques ? Une telle politique de soin n’exige-t-elle pas de prendre en considération les relations entre humains mais aussi entre les êtres humains et leurs milieux de vie ? Une telle politique de soin est-elle compatible avec une politique d’État, par définition surplombante et hors-sol ? Comment penser des pratiques qui ne soignent pas seulement des individus mais aussi des liens et des lieux, conditions de possibilité d’un faire commun terrestre à inventer ?

Quelques publications des intervenants :

Josep Rafanell i Orra, Fragmenter le monde, Éditions Divergences, 2018.

Josep Rafanell i Orra, En finir avec le capitalisme thérapeutique. Soin, politique et communauté, paru aux éditions de La Découverte en 2011.

Josep Rafanell i Orra, https://jrafanell.wordpress.com/

Barbara Glowczewski,Réveiller les esprits de la Terre, Dehors, 2021.

Barbara Glowczewski, Indigenising Anthropology with Guattari and Deleuze , Edinburgh University Press, 2019.

Barbara Glowczewski, Rêves en colère : alliances aborigènes dans le Nord-Ouest australien, Paris, Plon, 2004, Pocket 2016.

Barbara Glowczewski, Les rêveurs du désert : peuple warlpiri d’Australie, Arles, Actes Sud, 1996, Babel 2006.