Les formes de subjectivation politique qui passaient par la « désidentification » aux catégories « policières » de la gestion du social, passent-elles aujourd’hui par des nouvelles configurations des rapports à nos milieux de vie ? Faut-il alors préserver la centralité des sujets sociaux ? Comment concilier le principe de l’égalité et les configurations sensibles, les attachements, qui singularisent les communautés ?
Ce que l’on appelle le « tournant ontologique », nous propose de porter notre attention aux interdépendances entre des humains et non-humains. Une politique décentrée des sujets sociaux, par lesquels s’affirmaient les sujets politiques, est-elle possible ? Ce qu’on pourrait appeler une cosmopolitique ne risque-t-elle pas d’en appeler à des nouvelles formes de représentation qui portent en elles, à nouveau, une confiscation du politique ?
Comment considérer l’émergence actuelle d’une politique des identités au regard de ce qui serait selon Jacques Rancière au cœur de l’irruption du politique : des processus de désdentification, ou autrement dit, l’émergence d’une « communauté qui ne s’identifie pas à elle-même » (La mésentente) ? N’y a-t-il pas contradiction entre l’affirmation de nouvelles identités (sous le signe d’une hiérarchisation des formes de domination) et le politique en tant que celui-ci réside dans le refus des assignations identitaires ?
La prolifération sémantique de ces derniers temps autour des « communs », des « communaux », du « communalisme », avec les pratiques de coopération qui les accompagnent, signe-t-elle le renouveau d’une hypothèse des luttes et des résistances contre la dépossession ? Et peut-elle dans les temps à venir remplacer le paradigme de la centralité de la lutte des classes ?
Cette rencontre avec Jacques Rancière aura lieu aux Murs à pêches, dans les jardins du Sens de l’humus le samedi 25 septembre à 16h. Vous pouvez y accéder par le 60 rue de Saint-Antoine à Montreuil.