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Pour introduire une discussion avec Jacques Rancière

Voici quelques questions, qui nous semble en résonance avec la pensée de Jacques Rancière, sur lesquelles nous aimerions pouvoir échanger avec lui à l’occasion de la rencontre sur écologie et politique que nous organisons le 25 septembre

Dans le cadre de rencontres-débats que l’association le Sens de l’Humus et les Communaux, organisent le 25 septembre, et pour élargir les perspectives de nos pratiques quotidiennes, nous avons souhaiter inviter Jacques Rancière à échanger autour du lien entre Politique et Écologie.

Il nous parait que dans le travail de Jacques Rancière, la notion d’Écologie n’est pas souvent convoquée. Dans ses interventions récentes cependant (Les mots et les torts, entretiens dans Le Média, Les Inrockubtibles et Médiapart), il estime que le « combat pour la planète » semble aujourd’hui remplacer le combat marxiste d’hier contre le capitalisme, et paralyse ainsi « une partie de la population qui a envie de bouger, de créer du dissensus ».

Dans ce sens, ne nous faut-il pas considérer toute la tradition du « sujet » du politique au sens où les nouvelles formes de subjectivation, dans cette époque d’effondrements multiples des milieux de vie, concernent inséparablement les humains des non-humains ? 

Ces interventions peuvent interpeller les militants écologiques de base que nous sommes. Elles sont pourtant courtes et pourraient appeler selon nous un temps plus long et dédié pour le développement de ces thèses.

Les slogans que l’on entend en ce moment, comme « Fin du monde, fin du mois, même combat » ou « Détruire les jardins, c’est détruire les humains » ont-ils un sens politique ? S’il n’y a qu’une égalité possible entre les humains, si dans la politique « c’est le même sujet qui exerce le pouvoir et qui est celui sur qui ce pouvoir s’exerce », comment prendre en compte et défendre la Nature dont nous faisons partie et dont nous avons besoin ? Ou, si nous remettons en question la notion de Nature, comment prendre en compte le Vivant non-humain compte tenu de notre interdépendance et de notre impossibilité à vivre sans lui ? 

Le mouvement d’aujourd’hui de mobilisation de la jeunesse pour le climat est-il une simple manifestation d’un consensus actuel ou peut-il être considéré comme un « moment politique » qui déplace les frontières de la pensée et devient émancipateur pour ses acteurs ? Ou de tels moments émancipateurs en lien avec l’écologie sont-ils plutôt à chercher dans des luttes locales, occupations de territoires ou inventions de nouvelles formes de vie comme celles de Notre-Dame-des-Landes ?

Est-ce que malgré tout dans certains combats pour la planète « l’universalité d’une exigence s’y affirme directement sur chaque terrain dit partiel », peut trouver dans ces combats « des manières de faire du commun et une manière d’être en commun qui s’affirme » (En quel temps vivons-nous) ? 

Rendez-vous

Samedi 25 septembre à 16 heures
Jardins Pulpier — Murs à pêches
60, rue Saint-Antoine, Montreuil-sous-Bois
Métro Mairie de Montreuil (ligne 9)
15 mn à pied ou bus ligne 102 ou 121 (arrêt Danton)